La forêt primaire d’Ankazomivady près de Ambositra et ses lémuriens sont en voie de disparition.
La pression avait diminué jusqu’en 2009 mais sans
doute dû à l’instabilité politique grandissante, cette forêt est en proie à un
véritable saccage organisé car, établi bien au cœur de la forêt et donc
difficilement visible de la nationale 7 qui la borde. Environ 50 personnes y
coupent du bois. A Ambalamanakana, les sacs de charbon de bois trônent toujours
le long de la route et à Ambafitorahana le charbon est stocké dans des hangars.
Des camions viennent chercher le bois de charpente et le charbon sur place en lisière de forêt
et dans les différents villages. Avec quelle autorisation de transport ? Des
personnes participants au déboisement se font arrêter mais sont très rapidement
relâchées sans conséquences notables.
En juillet 2011,
rencontre fortuite à la foire Ecobio de Colmar, de Philippe Desbrosses
propriétaire de la ferme- pilote bio Sainte-Marthe. Il y présente un film sur
la riziculture intensive (SRI) à Madagascar. Methode développée en 1983- 1984 à
Antsirabé par Le père Henri De Lalaunié, Jésuite et ingénieur agronome
français. L’association Tefy Saina qu’il a crée, lutte pour améliorer la
condition de vie des paysans. Pour le père De Lalaunié le SRI est un patrimoine
de l’humanité. Cette méthode permet de quintupler la récolte sans engrais,
pesticides ou semences améliorées et avec 100 fois moins d’eau et 10 fois moins
de semences. Cette découverte montre que le riz n’est pas une plante aquatique :
privée d’eau au stade du tallage, il produit bien plus de tiges. Au Cambodge,
100 000 riziculteurs travaillent selon cette technique, soutenue par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) comme l’une des voies
de la lutte contre la pauvreté.
En octobre 2011, nous avons cherché et difficilement
trouvé Monsieur Edmond, le Président de Tefy Saina qui gère un champ école dans
la région d’Ambalamanakana. Il y enseigne la riziculture intensive SRI, le
compostage et la gestion de temps et d’argent.
Nous y avons financé la formation de 7
paysans volontaires, représentants de chaque Fokontany afin qu’ils pratiquent
et transmettent à d’autres cet enseignement.
En avril 2012, constatant les énormes dégâts dans la
forêt, nous avons lancé une demande urgente d’aide à la protection auprès des
autorités locales, Service des Eaux et Forêts et Mairies des 2 villages
concernés. Immédiatement des réunions ont eu lieu avec les différentes
instances et le VOI. Tout le monde déplorait la situation qui n’était
apparemment pas maitrisable. Nous avons contacté l’ONG Conservation
International à Tananarive pour de l’aide financière et des conseils. Ils nous
ont transmis un mémoire datant de 2003 « Contribution au Développement de
l’Ecotourisme à Ankazomivady » écrit par une jeune étudiante. A l’époque l’ONG
voulait inclure le site dans le
« corridor » qui est sous leur
protection mais le VOI a voulu s’occuper lui même de la gestion de cette forêt.
Nous avons contacté l’ONG WWF qui nous a promis d’écrire un article sur la
problématique et de nous procurer des semences pour les paysans. Mais leurs
budgets respectifs ne leurs permettait pas de nous aider financièrement. Nous
avons pu observer des lémuriens captifs chez des habitants des deux communes,
chose interdite par la loi mais méconnue en grande partie et non appliquée.
En mai 2012, afin que le
VOI dont le contrat expirait en 2009 retrouve son plein pouvoir officiel au
plus vite, ceci sur les conseils du Service des Eaux et Forêts, nous avons
supporté les frais d’évaluation, d’inventaire, d’élaboration et de
ritualisation du transfert de gestion où toutes les autorités de la région ont
assisté. Le VOI et nous même souhaitons en faire un site éco touristique sur le
modèle d’Anja afin de mettre tout en
œuvre pour sa protection. Mais
faute de moyens suffisants pour une surveillance constante, le trafic, un peu
en baisse d’après les autorités, continue et les fumeroles des fours à charbons
sont toujours visibles dans toutes les parties de la forêt même le jour de la
signature
|
|
En septembre 2012, après dépôt d’un dossier dans leurs bureaux dans le
Var, nous obtenons gracieusement de Kokopelli 750 g de semences potagères très
variées et anciennes et des fiches techniques pour les reproduire.
Debut octobre 2012, en
représailles à ces mesures de protection et de contrôle, le Président du VOI, Louis a
été sérieusement menacé de mort à son domicile, et une centaine de feux ont été
volontairement allumés à différents endroits surtout du côté d’Ambalamakana. La
population des deux villages, même les femmes, s’est battue pendant des
journées entières contre les flammes, mais vu le nombre de foyers et le peu de
moyens, les dégâts sont énormes. Des personnes ont soufferts de brûlures et de
suffoquements. Un quart de la forêt a ainsi disparu et ceci surtout du
côté d’Ambalamanakana où l’exploitation était la plus forte . Les lémuriens ont
essayés de se sauver en traversant la route, totalement égarés car les feux
étaient partout. Des rescapés se sont réfugiés dans une autre partie de la
forêt, mais ils ont eu du mal à se
faire accepter. Il y a eu beaucoup de bagarres entre lémuriens puis les choses
se sont calmées. Le VOI est obligé d’engager deux gardes du corps Jamaha pour
la sécurité des responsables et pour mieux faire respecter la loi lors des
inspections en forêt. Peu de temps après le Président de Tefy Saina perd sa
maison prise par les flammes de « Tavy ». Il se retrouve à vivre dans
une tente pendant des mois et a tout perdu de ce qu’elle contenait surtout son
matériel pédagogique.
15 octobre 2012,
entretient avec Dr Brice Lefaux Directeur du ZOO de Mulhouse France, pour
demander des conseils et de l’aide à la protection des lémuriens. Le Zoo de
Mulhouse est membre du Groupe d’Etude et de Recherche sur les
Primates de Madagascar (GERP) et abrite la plus grande collection de
lémuriens d’Europe. I’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA)
participe à la protection du sifaka couronné Propithecus coronatus ( sur la liste rouge) dans la région de Majunga
à Madagascar.
Mi octobre 2012, malgré les mauvaises
nouvelles concernant la destruction par le feu d’une partie de la forêt, nous
déposons au Tribunal d’Instance de Mulhouse nos statuts pour l’inscription de
l’association Tantelygasy (miel malgache). Association crée dans le but de
protéger cette forêt et ses lémuriens et d’aider les petits paysans et petits
apiculteurs à Madagascar.
Le 11 novembre 2012, nous rencontrons la responsable
WWF Madame Fara de la région qui nous
remet 50 sachets de semences potagères à distribuer dans les deux communes.
Elle nous propose son aide technique pour le reboisement de la forêt détruite.
De suite nous organisons une rencontre
avec le Président de Tefy Saina et le président du VOI pour discuter de la
façon dont nous allons distribuer les semences.
|
|
Suite à cela, nous démarrons une campagne de
sensibilisation et de conscientisation sous forme de « journées de partage ».
Le thème de l’enseignement est axé sur l’environnement et son impact sur le
climat. Les gens se plaignent de récolter de moins en moins sur leurs terres
car le sol s’appauvrit. Nous proposons des initiations au compostage. Comme
c’est la saison, nous distribuons des semences de courges accompagnées d’une
notice explicative pour reproduire des graines. Nous continuons les réunions
avec le maire d’ Ambafitorahana, le maire d’Ambalamanakana n’est pas
disponible, le Président du VOI et le Président de Tefy Saina, afin de trouver
d’autres alternatives au bûcheronnage pour les habitants des deux communes. Le
maire d’Ambafitorahana va mettre en place un jour de marché par semaine où l’on
vendra des porcs pour axer la population sur l’élevage plutôt que la production
de charbon de bois. Notre campagne courge sera la bienvenue pour nourrir aussi
les cochons.
Nous décidons de participer aux charges du VOI pour
payer les Jamaha et faisons une visite de la forêt sous leur protection afin
d’évaluer les dégâts causés par les feux ; Nous constatons que beaucoup d’endroits
sont défrichés et sont déjà plantés avec du maïs et des haricots. Nous ne
pouvons rien faire car une loi protégeant les petits cultivateurs, interdit la
destruction de leurs plantations, sous peine d’une sévère amende, même si c’est
en forêt. Il faut attendre la récolte et empêcher que l’on replante, sinon le
droit de préemption jouera plus tard .
Jeudi 7 mars 2013, nous partons pour Fianarantsoa avec le Président du VOI pour un entretient avec l’association villageoise (VOI) qui régit Anjà Miray (AMI) à Ambalavao. Cette association a démarré en 1999 en faisant de l ‘écotourisme avec une petite forêt où évoluent des lémuriens makis catta. Le but était de freiner la destruction systématique de l’écosystème particulièrement riche et varié de la région, menacé par une culture sur brûlis intense. L’association villageoise est complètement indépendante et œuvre pour le développement humain associé au développement durable et culturel du village, aide aux personnes âgées ou malades et scolarité des enfants de la localité. Elle détiens le prix Equateur Initiative 2012.Nous voudrions que le VOI de la forêt d’Ankazomivady s’en inspire et avons pour ce fait organisé une réunion avec les responsables d’AMI et avons contacté un ami journaliste pour qu’il en fasse un interview filmé et diffusé sur les chaines locales quelques jours plus tard.
|
Le 29 mars 2013 TF1 diffuse dans son émission 7 à 8, un film sur les lémuriens et expose l’association AMI au grand public. Cette émission est encore visible sur internet ;
Nous visitons le secteur
où la forêt est en partie détruite et qui est destinée au tourisme et a l’aide
d’un GPS nous établissons des tracés pour évaluer ce qu’il en reste par rapport
au plan fournit par la DIREF mais datant de 2009. Ainsi nous préparons aussi
les circuits pour les futurs touristes. Deux circuits sont tracés un petit
autour du plan d’eau et un plus grand. Il y a même moyen de faire un très grand
circuit qui ferait tout le tour avec des passages près de roches avec des
orchidées et des vues magnifiques sur la région.
Rencontre avec l’équipe
de l’ONG DURRELL et l’association GERP pour demander une aide à l’évaluation
des lémuriens vivants dans cette forêt. Une équipe de jeunes étudiants
devraient venir faire des observation dans cette forêt au niveau de la faune et
de la flore ou éventuellement écrire un mémoire.
Nous terminons la
distribution des semences potagères de WWF dans la commune d’Ambalamakana, où
elle n’a pu se faire en novembre par manque de participants dû à un blocage
d’information.
Jeudi 18 avril 2013,
nous avons convié dans les trois communes, non pas que les membres du VOI comme
d’habitude mais toutes les personnes intéressées par la création d’une
pépinière, amorces d’associations de femmes également, dans le but de
reconstruire plus tard les parties de forêt détruites par le feu. Les
responsables WWF sont venus pour prodiguer leurs conseils sur le meilleur
emplacement, la structure de la pépinière et donner les instructions pour transplanter des sauvageons prélevés dans la
forêt pour les mettre en godets. Nous avons été étonnés par le nombre de
personnes présentes, environ 30, toutes très enthousiastes pour ce projet. Il
n’était pas prévu de faire la pépinière de suite mais ils se sont immédiatement
mis à la tâche et rien ne pouvait plus les arrêter. C’est surtout Mon Sisi, un
membre très motivé du VOI qui stimulait tout le monde. En décembre, avant la
saison des pluies il faudra préparer également des trous sur place pour la
transplantation de jeunes arbres prélevés directement dans la forêt.
Mise en pots des sauvageons prélevés en forêt. |
Jeudi 26 septembre 2013,
nous rencontrons Edmond qui vient d’inaugurer en août sa nouvelle maison
reconstruite après l’incendie de l’an passé. Il en a profité pour réorienter
son champ ecole reconstruit qui est maintenant un centre de formation
professionnelle SOANATAO en agriculture biologique. Les semences de Kokopelli
ont été semées au champ école en vue de production de semences. Nous
déterminons un contrat de 10 journées de partage où nous reparlons
d’environnement mais elles seront surtout axées sur le compostage et la culture
potagère, sur demande des personnes présentent la dernière fois. Elles
commencerons début Novembre.
Nous visitons la forêt et constatons que la
destruction continue. A l’entrée deux arbres sont à nos pieds fraîchement
coupés et nous percevons au loin la cognée de 2 haches. Les lémuriens que nous
avons aperçus la dernière fois ne sont plus là mais nous avons entendu leurs
cris au loin. La fumée de différents fours à charbon est visible à différents
endroits. Un proche voisin nous signale que tous les jours environ 100 sacs de
charbon sortent de cette forêt et qu’il pense que tout le monde est impliqué
dans ce trafic en particulier le vice-président. Visiblement rien n’a changé
dans les habitudes de l’exploitation de cette forêt malgré ce que l’on nous en
dit. Du côté de la pépinière même constatation. Les plants récoltés en forêt
sont desséchés faute d’avoir été arrosés. Ils sont restés petits, donc
l’activité a cessé assez rapidement après notre départ fin avril.
Nous décidons d’une réunion avec Messieurs Edmond,
Louis, le maire d’Ambafitorahana au centre de formation le lendemain.
Vendredi 27 septembre
2013, nous démarrons la réunion en relatant notre impression que rien n’avance
du côté du VOI concernant la baisse d’activité destructrice de cette forêt,
l’abandon de la pépinière et le bureau non commencé pour accueillir les
touristes. Nous insistons sur le fait qu’il y a un grand potentiel qui
sommeille et que l’on doit réveiller. Le Président du VOI Louis relate le fait
que des gens pauvres viennent le trouver pour lui dire qu’ils n’ont aucune
ressource autre que la forêt et qu’ils préfèrent aller en prison que d’arrêter cette
activité et que les gros exploitants ne serons jamais arrêté car ils ont les
moyens de soudoyer les autorités en place.
Je rappelle qu’autrefois
les gens étaient aussi pauvres mais qu’ils respectaient quand même la forêt et
qu’elle n’a jamais été autant la cause d’exploitation outrancière. Monsieur le
maire dit qu’il faut continuer a se battre mais passer par le chef de région
pour avoir un appui . Ils décident tous les trois d’aller prendre rendez vous.
Plusieurs réunions
s’ensuivent afin de trouver un plan d’action plus efficace et aussi de préparer
la prochaine rencontre orchestrée par le chef de région. Il veux réunir toutes
les autorités régionales en place concernées par cette forêt afin de trouver
ensemble des mesures urgentes pour éviter des dégâts irréparables.
Mercredi 9 octobre 2013, nous avons enfin cette
réunion tant attendue par Messieurs le maire, Edmond et le VOI. Tous les acteurs
sont là : le Directeur de l’administration générale et territoriale, le
Commandant de la compagnie de la gendarmerie, le Commissaire de police, le
Directeur régional de l’environnement et des forêts, le Directeur régional du
développement rural, le Commandant de l’Unité de la gendarmerie
Ambatofitorahana, les Maires des communes Ambalamakana et Ambafitorahana, le
Président de la VOI d’Ankazomivady,
même le maire d’Ambalamakana. On commence d’abord par se renvoyer les
responsabilités entre DREF et VOI. Les choses sont claires ont souhaite bien
palier à cette situation mais c’est bien difficile vu les conditions de crise
politique du pays, manque de moyens, perte de respect des biens de l’état,
nonchalance, corruption, laisser faire et peur des représailles. La région veux
faire une descente immédiate sur le terrain afin de menacer la population de
représailles si les faits nuisibles continuent mais finalement la date est fixée
au 18 octobre.
Vendredi 18 octobre 2013, les responsables régionaux
sont tous réunis pour cette descente sur place. Il nous parle d’un éventuel
bailleur de fond qui serait intéressé par cette forêt. Une partie du VOI est
là, mais peut-être 100 personnes sur les 600 membres. Un dialogue est établi où
on leur explique à nouveau l’intérêt de préserver cette forêt et les risques
que prennent les personnes qui l’exploitent. Les autorités les menacent
d’emprisonnement à vie et on leur parle aussi de replanter une partie de la
forêt. Nous proposons d’apporter notre appui en continuant nos journées de
partage avec des formations sur le compostage, la culture associée,
l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires naturels et la culture
de légumes. Des dates sont fixées pour le démarrage du programme dans les deux
communes. Monsieur Louis promet que le bureau pour accueillir les touristes
sera terminé pour le mois de mars 2014. Le soir même nous rencontrons à Tana la
personne signalée par Monsieur Ignace.
Vendredi 1 novembre
2013, une partie de la population nous fait part qu’ils aimeraient que
les membres du bureau du VOI soient changés car juste ces 4 personnes auraient
accès à la forêt. Deux associations se sont formées à Andoarihana et désireraient
planter des arbres en bordure de forêt afin que ceux qui plantent du maïs dans
les zones défrichées ne transforment pas ces terrains en terrains de culture et
que cela reste du terrain forestier.
Samedi 2 novembre 2013,
nous partons pour la côte est où nous allons régulièrement rendre visite à de
petits apiculteurs. Nous expliquons à l’un d’entre eux comment faire une
nouvelle ruche sans essaimage en prélevant juste quelques cadres avec couvain
sans reine et des cadres avec de la nourriture. Il nous dit qu’il a peur de
faire cela mais qu’il va essayer. Il
nous raconte que parfois la nuit il sort écouter les abeilles et entend quand
elles ventilent entre 20h et 4h du matin, il sait alors que 3 jours après les
cadres serons operculés et qu’il pourra récolter. Il observe beaucoup la vie
des abeilles et travaille en fonction d’elles. Il sort presque toutes les nuits
voir si les ruches sont encore là et si personne ne les a touché car il y a
beaucoup de vols en ce moment. En novembre décembre, il entend qu’elles font un
bruit spécifique entre 23h et 1h du matin quand elles se prépare pour
essaimer. En règle générale elle le font 3 jours après. Il a observé qu’elles
font aussi à ce moment là la danse des abeilles, le 8, comme si elles faisaient
le tri pour sélectionner les abeilles qui vont les suivre. Il regarde rarement
dans la ruche, environ une fois par mois en moyenne quand il y a des bruits
différents et ceci pour récolter ou pour éviter l’essaimage mais en général il
laisse faire et récupère l’essaim dans la forêt toute proche. Ici on laisse
faire la nature et les choses se passent bien. Les abeilles travaillent toute
l’année car elles ont tout le temps de la nourriture. Nous passons voir un
jeune qui veux se lancer dans l’apiculture. Il a quelques ruches faites avec
des bois de récupération et des vieux troncs d’arbre creusés. Sur sa demande
nous lui donnons de l’argent pour qu’il achète quelques planches neuves pour
faire 2 nouvelles ruches avec hausse.
Mardi 5 novembre 2013,
en retournant sur Ambositra, nous passons devant la forêt et constatons avec
effroi que l’étang tout proche est à sec. Des brigands auraient il y a deux
jours vidé le bassin pour voler tous les poissons. Un autre bassin tout proche
appartenant à une paroisse aurait subit le même sort. Nous faisons le
nécessaire pour que la digue soit remise en état le plus vite possible pour que
l’écosystème ne soit pas trop perturbé. Les canards sauvages sont déjà partis.
Nous passons au DREF
pour leur signaler que le lendemain de la grande réunion régionale un camion
chargeait du bois carré près de la forêt et que ce jour nous avons vu un gros
chargement de charbon de bois se faire à Ambalamakana en face de la mairie. Le
maire d’Ambafitorahana a confirmé nos soupçons en affirmant qu’en ce moment il
n’y avait aucuns bois d’eucalyptus aux alentours susceptibles de donner du
charbon de bois, donc le charbon provient bien de la forêt naturelle.
La DREF nous dit que les
associations villageoises ne pourrons pas planter d’arbres comme elles en ont
fait la demande sans un accord de collaboration écrit et signé avec le VOI,
afin d’éviter plus tard qu’elles ne s’approprient les terrains plantés. La DREF
décide de faire une descente surprise le lendemain pour contrôler et verbaliser
les exploitants illicites et nous demande l’autorisation de profiter de notre
prochaine journée de partage pour s’exprimer et provoquer une AG extraordinaire
dans les 15 jours afin de faire changer les *membres du bureau du VOI. Monsieur
Louis n’est toujours pas venu aux bureaux du DREF pour faire les papiers pour la construction du
bureau.
Nous confions à Madame Roseline, présidente de son
association, 300 plants d’eucalyptus de
3 variétés différentes à planter celons leurs souhait, en bordure de forêt
d’Andoharihana.
Vendredi 8 novembre 2013, nous démarrons notre
première journée de partage de la saison pour les trois communes avec des
généralités sur l’agriculture bio, ses moyens d’enrichissement du sol et ses
moyens phytosanitaires. Nous établissons pour les différentes communes un
programme de développement rural pour les mois à venir. Au programme:
compostage, culture vivrière sur les rizières après récolte du riz, cultures
associées, production de semences et réalisation de jardins potagers et de
pépinières dans chaque fokontane. Madame Roseline sera responsable
d’Andohariana et Madame Vévé d’Ambalamanakana. Madame Roseline ne tiendra pas
ses engagements.
On nous fait part que les semences offertes par WWF en
mars, semences achetées dans le commerce, n’ont presque rien donné, et qu’elles
ont donné des légumes très variables en taille et qualité et n’ont presque pas
donné de semences.
Suite à notre rencontre avec la DREF, elle vient
faire une intervention qui provoque une
AG extraordinaire du VOI le 26 novembre pour l’ élection d’un nouveau bureau.
La DREF vient faire sont
intervention ce qui a provoqué une AG extraordinaire du VOI le 26 novembre pour
l’ élection d’un nouveau bureau.
Jeudi 21 novembre 2013, cette série de 3 journées de partage pour la culture associée
maïs- soja, intéressante pour sa symbiose bactérienne, et où l’on distribuera
aussi des semences, a lieu à Ambalamanakana. Il y a très peu de monde surtout
des femmes. Un homme intervient pour nous dire que les gens ne sont intéressés
à ce type de manifestation que si l’on distribue quelque chose. On lui explique
que notre but n’est pas de donner à chaque fois quelque chose gratuitement mais
de permettre aux gens d’être informé sur une culture permettant un meilleur
rendement et que les semences ne serons distribuées qu’aux personnes présentes
pendant les trois jours, mais à leur charge de nous restituer des semences
après récoltes afin de pouvoir reconduire la même chose l’année suivante avec
d’autres personnes. Nous ne sommes pas sûr de pouvoir donner notre formation
car il y a peu de participants. Les gens de la campagne n’ayants pas de montre
et venants de loin à pied arrivent finalement au compte-goutte et nous nous
retrouvons finalement quand même à une
trentaine de personnes. Nous pouvons commencer les cours. Nous avons de
nouveaux responsables : Madame Farasoa pour Mananiaivo, Monsieur Ernest pour
Sahatsiara, Madame Vévé pour Ambalamanakana.
On nous a signalé encore du trafic de bois dans la
forêt, un camion plein de madriers aurait été chargé durant la nuit. Nous en
profitons pour aller voir. Effectivement nous voyons où le bois a été descendu
le long du ravin. Nous trouvons l’endroit où il a été stocké, dans une grande
clairière avec d’anciens fours à charbon et beaucoup de petit bois qui traîne.
Nous voyons 3 lémuriens se regrouper dans un des arbres restants. Ils sont
encore là et cela nous conforte dans notre action de protection.
Au bout de ces trois
jours de formation: une matinée passée à travailler ensemble dans le champ de
Madame Vévé pour la pratique de la culture associée maïs- soja. Un homme me
demande à boire et à manger. Nous lui expliquons que nous ne distribuons pas de
la nourriture mais de la semence et un
savoir faire pour améliorer le rendement. A la fin de la matinée cet homme nous
remercie chaleureusement en public de ce que nous leurs avons apporté et
s’excuse de son attitude. Ces journées serons reconduite à Andohariana. Des
groupes de trois journées avec différents thèmes sont ainsi prévues jusqu'au
mois de février. Deux journées de théorie et une de pratique.
Mardi 26 novembre 2013, la grande réunion avec le VOI
pour les élections des membres du bureau a lieu en plein air sur les rochers en
face de la forêt d’ Ankazomivady, d’où l’on voit les grands trous de
défrichage, comme de grandes blessures entaillées. Nous participons activement
aux élections comme scrutateurs. Monsieur Louis est réélu comme président mais
les vices présidents de chaque commune ont changé et sont plus jeunes et me
semble t-il plus dynamiques. Nous en profitons pour leurs reparler de
l’exemplaire VOI de ANJA qui a sût bien exploiter sa forêt, pourtant plus
petite, d’une façon durable et qui accueille certains jours jusqu’à 200
touristes ce qui représente un gain important pour la communauté. Toutes les
personnes présentes sont d’accord pour suivre cet exemple mais nous savons
aussi que cela n’est pas aussi évident de faire cesser les activités de
déboisement . Le président Louis promet de faire construire le bureau pour accueillir
les touristes pour le mois de mars.
A.P.O.I., Agence de
Presse de l’Ocean Indien, nous demande pour un interview concernant les
activités de notre association à Madagascar. Nous avons un article avec de
nombreuses photos intitulé « La forêt d’Ankazomivady en détresse »
et publié dans la revue semestrielle et dans le site internet du journal.
Février 2014, nous sommes contraints pour des raisons
de désaccord sur le planning et les coûts des formations à venir de rompre avec Monsieur Edmond. Il n’a pas
l’intention de remplir sa mission sur le programme de la production de semences
alors que nous lui avions remis, heureusement que la moitié des semences,
reçues de Kokopelli. Nous allons continuer avec d’autres partenaires.
Chez Madame Vévé, nous avons eu une bonne récolte de semences que nous pourrons distribuer la prochaine saison. Les cultures associées maïs-soja visitées promettent un bon rendement.
Salades de Madame Vévé |
Le journaliste de Midi Gasy veux faire un article dans le journal régional sur notre action dans la région et sur la destruction illicite de la forêt.
Nous achetons encore des jeunes
plants d’arbres de différentes variétés pour que l’association de Madame Fara puisse aussi planter des arbres. En tout nous venons de planter 775 arbres d’espèces différentes pour la menuiserie et le charbon de bois et autres usages.
Sous la pression du
maire d’Ambafitorahana le bureau est enfin commencé, comme il est entièrement
en terre il va falloir plusieurs semaines car il faut le construire couche par
couche. Les murs étant épais il faut laisser sécher entre les couches
horizontales et la saison des pluies n’est pas encore terminée.
Nous sommes contacté par
des agences de voyages pour planter des arbres dans la partie de la forêt
détruite et pour faire des visites de faune et flore. Nos lemuriens sont
contents car ils sont chaque fois présents quand nous faisons quelque chose de
positif dans cette forêt comme le jour d’une plantation où ils sont venus nous
voir. L’agence Gassy Tour viendra tous les mois planter des arbres avec des
touristes allemands. Nous serons présents les premiers mois jusqu’à ce que les
gens soient rodés et en profitons pour leurs enseigner les techniques de
guidage.
Nous avons commencé la
broderie avec les femmes des deux associations qui vont faire un stage à
Ambositra.
Mai 2014, les murs du bureau sont presque terminés
sous notre pression. Le président du VOI monsieur Louis ne participe aux travaux que pour le financement des murs sans crépis, les caisses
seraient vides. Il reste a trouver des fonds pour le toit, le crépi, la chape, le
mobilier, les toilettes, ce qui est le plus urgent pour pouvoir inaugurer et
accueillir correctement le public à venir. Les femmes artisanes pourrons aussi
y exposer leurs travaux pour la mise en vente.
Juin 2014, nous sommes déjà début juin et malgré que l’inauguration soit prévue le vendredi 13 juin, les travaux n’ont pas beaucoup avancé. Le VOI compte sur nous pour toute la coordination et le paiement et si nous ne sommes pas sur place rien n’avance, malgré nos 2 dernières interventions. C’est un peu normal car c’est sous notre initiative que ce bureau va être construit et que cette forêt sera ouverte au public alors qu'il y a des réticences de la part de certains pour des raisons d'intérêts personnels .
Déjà en France pour la collecte de fond, je repart pour Madagascar car il faut impérativement régler le problème.
Mardi 10 juin, quand nous arrivons il n’y a que
les murs en place ainsi que le pignon monté et la chape coulée, alors qu’il
reste 2 jours avant l’inauguration. Aucune charpente et pas de crépis intérieur
ni extérieur.
Mercredi 11 juin, il faut tout d’abord chercher
des madriers pour commencer la
charpente. C’est là qu’on nous confirme ce que nous savons depuis longtemps. On
nous dit «qu’il suffit de demander l’autorisation au VOI pour pouvoir
travailler dans la forêt ». Quand
nous arrivons avec les madriers l’équipe de travailleurs ( 20 personnes) a déjà
coupé du bois dans la forêt, ce que nous réprimandons. Certains membres du VOI
n’ont pas encore compris qu’il ne faut plus toucher à la forêt et que c’est
important. Elle est encore toujours en danger. Il est très dur de faire changer
les habitudes.
Etat du chantier à 2 jours de l'inauguration ! |
Nous allons chercher la tôle pour le toit chez Mme
Vévé. Elle a été transportée le mois passé sur la galerie de la voiture (
650kg) et nous constatons qu’elle est trop courte parce que le toit est trop
pentu. Il faut donc corriger les pignons. L’un d’eux a déjà été changé la
semaine passée car il penchait. C’est en soirée que nous apprenons que les
portes et volets commandés chez le charpentier par Mme Vévé n’ont pas été
faits. Finalement tout le monde travaille d’arrache pied jusqu’à la tombée de
la nuit.
Jeudi 12 juin, c’est la veille de l’inauguration et tout reste encore à faire. Nous sommes obligés d’aller en catastrophe chez le menuisier pour les volets et portes et pour ce faire, chercher du bois à raboter. Nous récupérons aussi le mobilier, table, chaises, bancs, meuble à étagères pour l’artisanat. Le crépi intérieur et extérieur n’est pas encore terminé et la tôle du toit n’est pas finie d’être montée. Quand nous arrivons, les travaux sont loin d’être terminés et il manque encore des planches. Les menuisiers refusent d’assembler et de monter les portes et fenêtres, ils veulent être payé très cher alors que le menuisier d’Ambositra qui les a raboté demandait un prix dérisoire. Ils veulent aussi que nous les payons pour les murs en terre ce qui était du ressort du VOI. Nous les laissons en plan et leurs rappelons que le lendemain c’est l’inauguration et qu’ils ont intérêt à avoir tout terminé. On nous a fait pression pour que nous payons tout alors que nous avions au départ proposé de payer le toit et le mobilier uniquement. Finalement nous nous mettons d’accord qu’ils nous rembourserons ce que nous avons payé pour les murs, pour la chape et les huisseries. C’est la grande fête demain et nous nous chargerons d’organiser le cocktail et le repas, pour la population (environ 100 personnes), que nous sommes heureux de leurs offrir, eux qui ne mangent pas toujours à leur faim et rarement de la viande.
Jeudi 12 juin, c’est la veille de l’inauguration et tout reste encore à faire. Nous sommes obligés d’aller en catastrophe chez le menuisier pour les volets et portes et pour ce faire, chercher du bois à raboter. Nous récupérons aussi le mobilier, table, chaises, bancs, meuble à étagères pour l’artisanat. Le crépi intérieur et extérieur n’est pas encore terminé et la tôle du toit n’est pas finie d’être montée. Quand nous arrivons, les travaux sont loin d’être terminés et il manque encore des planches. Les menuisiers refusent d’assembler et de monter les portes et fenêtres, ils veulent être payé très cher alors que le menuisier d’Ambositra qui les a raboté demandait un prix dérisoire. Ils veulent aussi que nous les payons pour les murs en terre ce qui était du ressort du VOI. Nous les laissons en plan et leurs rappelons que le lendemain c’est l’inauguration et qu’ils ont intérêt à avoir tout terminé. On nous a fait pression pour que nous payons tout alors que nous avions au départ proposé de payer le toit et le mobilier uniquement. Finalement nous nous mettons d’accord qu’ils nous rembourserons ce que nous avons payé pour les murs, pour la chape et les huisseries. C’est la grande fête demain et nous nous chargerons d’organiser le cocktail et le repas, pour la population (environ 100 personnes), que nous sommes heureux de leurs offrir, eux qui ne mangent pas toujours à leur faim et rarement de la viande.
Toutes les Autorités régionales sont présentes. |
Vendredi 13 juin, les volets et portes sont en place
presque terminés! Nous arrivons avec un peu de retard car nous avons emmené
plusieurs personnes. Les autorités ne sont pas encore là et il y a encore
beaucoup de rangement à faire aux
alentours du bureau. Toutes les autorités de la région Amoron’I Mania arrivent
en même temps et nous passons à l’inauguration et aux festivités. Un peu plus tard
quand je fait visiter la forêt au Directeur des eaux et forêt Monsieur
Philibert, nous avons l’heureuse surprise d’avoir un visiteur de marque, le
ministre de l’écologie et des eaux et forêts qui est très enthousiaste devant
notre projet. La population est très
contente du repas.
Hommage à la Nation. |
Coupage du ruban. |
Festivités avec la population. |
Visite du site par Monsieur le Ministre de l'Ecologie, des Eaux et Forêts |
Mercredi 18 juin, nous avons provoqué une réunion du VOI afin d’organiser le gardiennage et les permanences au bureau. Le problème des clefs du bureau se posait aussi car il y a un gros problème de rivalité entre les deux villages. Il y a environ 30 personnes présentes et les discutions sont parfois houleuses concernant surtout la trésorerie du VOI. Nous insistons pour que les statuts soient révisés lors d’une prochaine AG et que des réviseurs aux comptes des deux villages soient nommés.
Samedi 14 juin et jusqu’au 21 juin, nous sommes au bureau tous les jours pour former les jeunes guides au guidage des touristes, terminer de défricher les sentiers dans la forêt et repérer les lémuriens. Au début très peu de personnes sont venues mais après ils y ont pris goût et de l’intérêt. Ils souhaitent s’instruire et nous organiserons une vraie bibliothèque. Nous mangeons tous les jours ensemble et cuisinons sur place, riz et légumineuses. Les toilettes sont enfin démarrées et un abri pour la cuisine extérieure. Pendant notre absence il y aura deux gardiens qui vont se relayer et Madame Marie et Madame Vévé s’occuperons des permanences des guides. Nous avons alerté toutes les agences malgaches de l’ouverture du site et certains guides se sont même arrêté pour des renseignement. Nous espérons que l’équipe en place aie la patience d’attendre que le site soit intégrée dans les circuits des agences et soit enfin connu et visité.
Juillet 2014, Mme Vévé qui est très souvent sur le site nous informe que les premiers touristes ont visités la forêt et ils ont vu les lémuriens! 3 résidents et 3 étrangers. Le train se met en marche!
Caméléon |
Aout 2014, à ce
jour une trentaine de touristes ont visité le site, d’autres par le biais des
agences Gasy-Tour (Madagascar) et Chamäleon (Allemagne) ont planté environ 200
arbres d’essence endémique et dans une partie de forêt détruite par le feu en
2012.
Septembre 2014,
après plusieurs semaines d’absence sur le site, nous constatons que les choses
n’avancent pas sans nous. Nous avons surpris 2 personnes transportant des sacs
de charbon de bois et la pépinière est encore en piteux état. Il faut dire que
les gens n’ont pas été payés par le VOI et qu’il a en plus gelé pendant 5
jours. Dans la forêt de nouveaux arbres ont encore été coupé. Monsieur Louis nous
raconte qu’il aurait été agressé en forêt par des hommes armés, mais il les a
fait fuir en coupant la main de l’un d’eux qui l’aurais ramassée et se serrais
enfui.
Essaye-t-on de
nous faire peur ?
Nous préparons
des réunions avec nos partenaires, VOI, DREF, mairie, afin d’organiser pour
octobre, le festival international des Lémuriens. Ici personne n’est au
courant, même pas le DREF. Au lieu de faire une semaine comme cela se passera
dans le monde entier, nous ne ferons la manifestation que le week-end, les 25
et 26 octobre, faute de moyens.
C’est la saison
des brûlis et la campagne est ravagée par le feu. Il s’en est déclaré un de
l’autre côté de la route, près de l’exploitation des géraniums. Nous avons très
peur que le feu traverse la nationale et vienne ravager la forêt qui est très
sèche en ce moment car nous sommes encore en pleine saison sèche. A plusieurs,
nous arrivons à l’éteindre en tapant le feu avec des branches. Plus loin encore
un grand feu mais dans la prairie cette fois, ici aussi le risque est grand qu’il
se propage vers la forêt toute proche. A deux nous l’éteignons pendant qu’on
nous observe en ricanant. Différentes personnes nous disent que de l’autre côté
de la forêt, des gens seraient en train de brûler pour cultiver du géranium
pour des huiles essentielles.
*Les gens qui
travaillent au bureau auraient été menacé par le fils d’un voisin que notre
action doit certainement gêner. Cela me donne l’impression que c’est un combat
inutile que nous portons, et que nous sommes le pot de terre contre le pot de
fer. Dès que nous avons le dos tourné la destruction continue de plus belle.
Le président du VOI et nous même avons signalé ces faits au DREF qui va
faire une descente pour contrôler la situation. Chose inutile car cela n’a
jamais rien changé dans les comportements parce qu’on ne verbalise pas.
Nous consultons
les gens qui travaillent avec nous pour savoir pourquoi ils ont laissé en
partie tomber le site durant notre absence. C’est en partie à cause des
menaces, de l’insécurité et du non-paiement de leurs salaires par le président
du VOI. Les maçons ne seraient pas encore payés. Nous décidons de payer nous
même les gardiens et guides et de prendre en main la gestion du site et de tout
consigner dans un livre de compte tenu par la trésorière du VOI.
Les brodeuses
n’ont pas été très productives pendant notre absence, car elles manquent de
moyen pour acheter le matériel. Je vais donc fournir le matériel moi-même.
Octobre 2014
Nous avons acheté
des plants d’arbres à la pépinière nationale SNGF afin de remplacer ceux qui
sont morts soit par le gel ou peut-être parce qu’ils n’ont pas étés assez arrosé.
Nous ne savons pas.
Avec Madame Vévé
nous avons organisé une distribution gratuite de semences, mais les intéressés
sont très rares soit 2 personnes en dehors des 5 personnes qui travaillent avec
nous. Pourquoi ? D’ailleurs personne n’a remboursé les semences de maïs et
soja que nous avons distribué l’année passée. Il était prévu que les
participants redonnent ce qu’ils ont reçu afin de faire profiter d’autres
personnes cette année (revolving).
La construction
de 3 paillottes pour permettre aux touristes de faire pique-nique sur le site,
vient d’être terminée.
Les préparatifs
pour le festival avancent et nous avons transmis au VOI que nous faisons une
réunion préparatoire car tous les habitants qui veulent, peuvent tenir un stand
avec repas ou en cas. Mais très peu sont au rendez-vous. Les 2 banderoles que
nous avions commandé n’ont pas été mis en place à Ambositra. Finalement nous en
mettons une dans les communes d’ Ambalamanakana, Ambafitorahana et la publicité
se fera par la radio locale. C’est l’association Tantelygasy qui prendra tout
en charge car le VOI, le DREF et la mairie n’ont pas d’argent. Le samedi matin
se tiens l’inauguration des deux journées. Toutes les autorités sont présentes
ainsi que les élèves d’Ambafitorahana. Après le cocktail de bienvenue nous
faisons visiter la forêt à tout le monde. Une femme me dira toute contente qu’elle
n’a jamais pu visiter cette forêt et que c’est un grand jour pour elle. L’accès
était réservé uniquement à quelques personnes du VOI, m’ont aussi dit des villageois.
Après un bref déjeuné offert par la mairie d’Ambafitorahana, nous cherchons l’équipe
de foot d’Ambalamanakana en voiture. Tout le monde dedans, sur le toit et accroché
au 4X4, afin qu’ils ne soient pas trop fatigués pour la rencontre qui a lieu 10
km plus loin. Ils sont les moins bien équipés et certains jouent même pieds nus
car ils n’ont pas de chaussures. Bien sûr avec cet handicap ce sont eux les
perdants mais ils gagnent quand même un ballon de foot de qualité européenne.
Les autres recevront comme ils le désiraient, une coupe. Les spectateurs ne
sont pas très nombreux car il vient enfin de pleuvoir la veille depuis de
longues semaines sans pluie. La saison sèche s’est prolongée plus longtemps que
les autres années Pendant ce temps les écoliers colorient et confectionnent des
masques de lémuriens qu’ils vont porter. Le soir nous diffusons avec l’aide d’un
groupe et d’un mini projecteur un film de la BBC sur la faune et la flore de
Madagascar. Le lendemain soir nous le diffuserons dans l’autre village, car
avec l’insécurité nous ne voulons pas faire prendre des risques à la population
en les faisant aller dans l’autre village à pied. Ils sont très nombreux car
ici le cinéma est très rare. Le dimanche nous avons organisé un spectacle en
plein air. C’est un groupe folklorique ( Hira Gasy) de la région qui chante et
danse sur le thème de l’Homme et l’Environnement. Nous avons ouvert une buvette
et mis de petits en cas en vente. Cela nous a permis avec les dons de récolter
un peu d’argent pour le site.
Nous avons fait
plusieurs tests par hasard et nous avons constaté que les deux gardiens ne sont
pas toujours là pour garder le site la nuit et les guides oublient parfois
d’être à l’heure et même de faire leurs permanences.
Novembre 2014
Des touristes
allemands comme tous les mois, vont venir planter des arbres à Ankazomivady et
je vais toute seule cette fois ci les accueillir.
On m’a encore
signalé des feux à l’arrière du site touristique et je vais le signaler au
DREF. Je propose d’emmener le lendemain des agents pour une visite inopportune
afin de verbaliser les gens qui défrichent et brûlent. Finalement après leur
inspection, ils n’ont pas vu de plantation de géranium mais ont détruit 2 fours
à charbon.
A Sydney se
déroule en ce moment le congrès mondial des parcs qu’a organisé IUCN. Le
président du VOI y participe avec la délégation de 37 membres de Madagascar. J’apprends
que Monsieur Louis a organisé une AG sans en faire part à la vice-présidente d’Ambalamanakana
et que dans le village personne n’est jamais au courant. Nous le pressons
depuis un moment pour faire une AG où nous serons présents mais il le reporte à
chaque fois.
Decembre 2014
Nous sommes à
plusieurs reprises avertit de l’existence de fours à charbons, nous en faisons
part à toutes les autorités et nous allons nous même prospecter et ce que nous
voyons nous glace d’effroi. Il y a effectivement une grande partie de la forêt
qui avait subi le feu en 2012 et qui commençait à se régénérer, qui vient
d’être complètement anéantie et transformée en culture. Pourtant en novembre
les agents du DREF sont passés et n’ont pas vus . 100 hectares voués à la
culture de géranium ! Le commanditaire serait le maire de Fiadanana et
aurait une autorisation d’une haute autorité de Fianarantsoa ou de Tana. Nous
photographions et filmons les gens qui y travaillent, parmi eux un de nos
gardiens que nous venons de licencier parce qu’il n’était souvent pas présent à
son travail. Nous filmons aussi les fours à charbon et la coupe pour les bois
carré du côté d’Andoarihana. Nous préparons un document avec films et photos
sur DVD avec notre rapport et le rapport de Mon Louis pour en faire part au Ministre
de l’Environnement et des Eaux et Forêts. D’après les rumeurs ce serais
toujours des membres du VOI et même nos propres gardiens du site. Nous alertons
à nouveau les autorités. Nous rencontrons par hasard le directeur du DREF sur
la route, nous arrêtons sa voiture pour lui montrer la plantation de géranium.
Il décide de faire le reboisement annuel prévu en janvier à cet emplacement.
Si tout cela
continue, la forêt aura disparu d’ici 2 à 3 ans ! Nous avons porté plainte
à la gendarmerie mais rien ne bouge ils ne se déplacent même pas pour aller
voir, et la destruction continue !
Nous avons besoin
d’urgence de mettre en place une vraie patrouille qui surveille nuit et jour la
forêt. Il serait intéressant de prendre des Bara ou des Antandroy car tout le
monde ici a peur de ces gens car ils auraient des pouvoirs surnaturels !
De l’autre côté
nous avons un programme qui commence à s’étoffer pour la visite de la forêt
pour 2015. Plusieurs agences et guides sont très intéressé pour inclure cette
étape dans leur programme et le nombre de plantations devrait passer de 10 en
2014 à 16 en 2015. Cette forêt a une richesse exceptionnelle. Nous avons même
vu un ibis, chose devenue très rare à Madagascar.
Un bref
récapitulatif de l’année 2014 qui a commencé en avril pour la plantation, en
juin pour le tourisme :
Nombre de
visiteurs étranger : 35
Nombre de
visiteurs résidents : 10
Nombre de
touristes pour la reforestation : 102
Nombre d’arbres
planté dans la forêt : 466
Nombre d’arbres
plantés à l’extérieur : 775
Janvier 2015
Nous retrouvons
après les fêtes la forêt encore plus dégradée. L’activité de coupe forestière s’est
intensifiée pendant notre absence. Il pleut presque tous les jours, c’est la
saison des pluies. Cette année elle est arrivée beaucoup plus tard et beaucoup
de gens sont encore occupés à repiquer le riz car avant ils ne le pouvaient pas
par manque d’eau sur leurs rizières. Il y a bien un changement climatique en
cours. Même à Tana les températures sont plus élevées que d’ordinaire. En
faisant nos virées dans la forêt nous découvrons plusieurs fours à charbon et
une cachette où 30 madriers sont empilés prêts à sortir de la forêt. Nous
réquisitionnons des gens dont le gardien et transférons ce bois dans le bureau
d’où il partira le lendemain pour la mairie d’Ambalamanakana, comme le veulent
les textes de loi en cas de réquisition Nous en avons référé au DREF qui nous a
conseillé de procéder ainsi. Nous avons déposé une main courante à la
gendarmerie qui vient consigner le lendemain. Les jeunes qui nous ont aidé n’ont
jamais été dans cette forêt. Ils découvrent. Nous décidons de pousser plus loin
nos investigations que nous n’avons jamais osé faire avant sans le VOI. Nous
mesurons l’ampleur du désastre qui n’est aucunement visible de la route. De
très grandes parties de forêt sont totalement rasées et personne du VOI n’en
parle. Tout ce trafic se fait en cachette mais est bien visible pour qui veux le
voir. Monsieur Sisi nous dit que maintenant la population d’Ambalamanakana
croit que c’est nous qui pratiquons la culture de géraniums sur la zone
forestière alors qu’on les a empêché de cultiver du maïs. Nous lui suggérons de
réunir la population et de se battre avec nous, mais il a peur des
représailles. Notre dernier recours pour arrêter ce massacre à la hache est de
chercher de nouveaux gardiens étrangers à la région. Nous partons les chercher
dans le sud. Ils sont Antandroy et sont au nombre de trois et comme le
lendemain 13 janvier nous avons l’AG tant attendue nous les présenterons au
VOI, au maire d’Andoarihana et au DIREF qui viendra aussi à la réunion à cause
de la plantation illicite des géraniums et de la journée annuelle du
reboisement. Seulement une quarantaine de personnes du VOI sont présentent,
presque toujours les mêmes et il est décidé que les 4500 arbres alloués au
reboisement annuel serons planté dans la zone défrichée pour le géranium. Les
gardiens sont autorisés à faire régner l’ordre dans la forêt et à arracher les
géraniums plantés illicitement sur zone forestière.
Nous avons installé
un panneau solaire pour éclairer le bureau à l’extérieur car nous craignons
pour les gardiens qui font très bien leur travail. Les gens ayants peur d’eux
ont arrêté les activités dans la forêt. Mais les gardiens ont été menacés par les
gens de la plantation de géranium parce que nous avons-nous même arraché des
plants. Nous en faisons part au DREF qui a commencé le 22 janvier les trous
pour la plantation des 4500 arbres. Ils ont également arraché les nouveaux
plants de géranium mis en place. Une petite victoire !
Vendredi 30
janvier, journée du reboisement, toutes les autorités d’Ambositra et de la
région sont là, les gendarmes, les enfants de l’école d’Ambalamanakana, Mme la
ministre de l’éducation et des agriculteurs. Tout le monde participe à la
plantation.
Certaines personnes
ont déjà proposé de l’argent aux gardiens pour leur donner l’autorisation de travailler
dans la forêt.
Jeudi 12 Février
2015, le journal Midi nous discrédite dans son article sur Ankazomivady :
« par ailleurs, une association est présente sur les lieux depuis
plusieurs années pour, soit disant, aider les communautés de base dans les
reboisements. Une présence qui inquiète les autorités locales dans la stricte
mesure où cette association n’a pas conclu une convention légale de partenariat
avec les VOI, comme elle se doit, pour justifier légalement sa présence.
Y-a-t-il anguille sous roche ? ….», alors que celà fait 3 ans que nous travaillons avec les autorités locales, chef de région, chef de district, DREF, maires,VOI, !
Février 2015, nous sommes de retour à Ambositra pour 15 jours. Nous voyons à nouveau
des fours à charbon du côté d’Andohariana et vers Ambafitoharana et de gros
camions qui chargent et de l’autre côté de la route il ne reste que des
lambeaux de forêt. Si cette année nous n’arrivons pas à stopper la coupe notre
travail aura été inutile car il ne restera bientôt plus rien. Comme nous protégeons maintenant la zone
écotouristique efficacement la déforestation
continue de plus belle dans les autres secteurs. D’autres secteurs
seraient d’après des dires complètement défrichés et occupés par la plantation
de geraniums. Pourtant cette forêt est exceptionnelle j’en suis sûre. Des
scientifiques sont passés pour voir les lémuriens et pensent qu’il y aurait une
nouvelle espèce. Mais nous ne pourrons le savoir que dans 3 mois après les
analyses ADN. J’ai moi-même observé des plantes particulières. Il faut dire que
c’est la seule forêt de ce type à cette altitude donc elle ne peux être que particulière par rapport aux autres forêts malgaches.
Qui connait ces plantes? Ecrivez nous si vous les connaissez!
Qui connait ces plantes? Ecrivez nous si vous les connaissez!
PROJETS :
En résumé nous avons deux programmes, un de
développement éco-touristique et un de développement rural intégré. Pour l’
éco-touristique nous sommes maintenant dans la phase de concrétisation. Le nouveau bureau vient d’accueillir les premiers touristes pour la visite de la forêt, sa faune et sa flore surtout les lemuriens ainsi que pour le reboisement de la partie détruite. Nous avons déjà travaillé avec les agences de voyages malgaches afin qu'elles intègrent ce site dans leurs circuits. Reste à contacter les agences européennes.
Nous avons de nouvelles semences, nous continuerons
donc la distribution par le biais des «
journées de partage » qui impliquerons toujours les thèmes sur
l’environnement et l’agriculture bio . Nous allons axer les prochaines
« journées de partage » surtout sur le compostage afin de permettre
un meilleur rendement pour les prochaines cultures, de préserver la région de
l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires chimiques qui empoisonnent les terres et
appauvrissent encore d’avantage le paysan et le sol.
Soutenir l’émergence des
volontés de création d’associations de femmes dans les deux villages en faisant
aussi de la broderie et de développer diverses formes d'artisanat.
Organiser de grandes actions de plantations d'arbres avec la population et les écoliers.
Trouver de jeunes
étudiants pour venir faire un inventaire de la faune et de la flore de ce qui
reste de cette forêt.
Continuer à diffuser sur
les ondes des programmes d’information sur l’environnement mais aussi sur la
culture Bio.
Il faut développer la pépinière en place car maintenant il y a en permanence quelqu'un sur le site qui peux arroser les plants et permettre à ceux qui en font la demande de tenir des plants chez eux. Les pépinières pourrons aussi servir à des semis de plantes potagères. Il nous faudra acheter des sachets servants de pots de plantation, des jeunes plants de palissandre et des semences forestières.
Il faut développer la pépinière en place car maintenant il y a en permanence quelqu'un sur le site qui peux arroser les plants et permettre à ceux qui en font la demande de tenir des plants chez eux. Les pépinières pourrons aussi servir à des semis de plantes potagères. Il nous faudra acheter des sachets servants de pots de plantation, des jeunes plants de palissandre et des semences forestières.
Malgré toute la bonne
volonté de certains acteurs pour faire cesser les activités destructrices, des
gens nous ont signalé que le trafic continue mais à plus petite échelle et que
des planches et des sacs de charbon sortent encore de la forêt. Il faudra du
temps pour que les mentalités changent et que les alternatives se mettent en
place.
Il nous faut encore
trouver d’autres débouchés afin de donner aux populations environnantes le moyen
d’autres revenus que le charbon de bois
et de leurs donner la possibilité de protéger cette forêt avec l’aide de
de la Nature pouvant faire respecter l’ordre.
L’objectif est de
reconstruire la grande partie de forêt détruite par le feu en 2011 mais aussi de
planter des zones extérieures de la forêt naturelle avec des essences plus
appropriées qui servirons plus tard à la fabrication de planches et de charbon de bois.
Nous projetons de répertorier les essences servant
à la médecine locale et leurs utilisation pour créer un document qui servira a
la vulgarisation et aux générations futures.
Les travaux de construction du bureau sont terminés. Il nous faudrait des fonds pour payer le toit, le sol en ciment, le mobilier, les portes et volets, les toilettes et aménager les alentours. il serais bien de pouvoir y installer un panneau solaire car la région est sans électricité et d'installer un ordinateur au bureau et dans chaque commune. Il est aussi nécessaire de fournir le bureau en livres pour permettre aux jeunes guides et pisteurs de se former.
Association TANTELYGASY (miel malgache) régie par les articles 21 à 79-III du code civil français
Volume 89 Folio 157
1 Rue des Prés 68120 PFASTATT France
tantelygasy1@yahoo.fr
associationtantelygasy@gmail.com
RIB FRANCE: 17206 00386 93000894433 67
IBAN ETRANGER FR76 1720 6003 8693 0008 9443 367 BIC AGRIFRPP872
associationtantelygasy@gmail.com
RIB FRANCE: 17206 00386 93000894433 67
IBAN ETRANGER FR76 1720 6003 8693 0008 9443 367 BIC AGRIFRPP872
Si vous désirez devenir membre, le coût de la cotisation est de 20 € par an , les dons sont libres à envoyer à l'adresse de l'association et au nom de l'Association Tantelygasy.